La Liberté – Article – 31.01.19

31. Jan. 2019 Comments Off on La Liberté – Article – 31.01.19

Toronaut vernit enfin son disque

Les frères Frédéric et Manuel Oberholzer présentent demain leur Colors Atlas à Guin

TAMARA BONGARD

Bad Bonn » Il y a plus d’une année, Toronaut nous promettait pour tout bientôt de graver ses titres sur un disque. On avait attendu, attendu, sans voir pointer le moindre sillon. Bonne nouvelle: il a enfin pressé ses créations – sans se presser toutefois. Il vernit demain au Bad Bonn The Colors Atlas, un opus de quatre titres qui explosent les habitudes: les pièces dépassent allègrement les dix minutes et osent sauter d’un style à l’autre sans autre forme d’avertissement. C’est du folk qui rencontre de l’électro, qui ensuite dialoguent ensemble sans se lasser.

Pourquoi a-t-il fallu attendre si longtemps pour cet opus? «Notre idée était, pour une fois, d’être plus ou moins prêts au moment de la sortie du disque», sourit le Fribourgeois Frédéric Oberholzer, qui forme Toronaut avec son frangin Manuel. «Nous avons un label, O-O- Records, un sous-label de OUS, qui est le label de mon frère, une vidéo, des photographies pour la presse…» Les morceaux, eux, étaient toutefois enregistrés depuis un bon moment.

En trio à Guin

«Nous avons conservé le même esprit que pour le premier album, mais en le variant légèrement», poursuit le guitariste et chanteur de la formation, à l’origine de ce projet initialement solo. En concert, le but de Toronaut n’est pas de reproduire les titres du disque exactement comme ils ont été enregistrés. «Nous proposons un mix entre l’atmosphère de notre premier album, entre celle du second et ce que nous avons joué ces dernières années.» Dans le club de Guin, les deux hommes seront accompagnés par Grégoire Quartier, membre de Cortez, qui s’installera derrière la batterie et donc modifiera encore l’énergie du groupe. Mais il n’y aura pas de grand show, avec VJing et danseuses. L’ambiance sera intimiste.

Ce nom de The Colors Atlas pour ce second opus intrigue. «J’aimais bien cette idée d’association très subjective des couleurs, cette idée de faire de l’ordre dans le monde avec des couleurs», explique Frédéric Oberholzer. Qui évoque encore cette marotte du XIXe siècle de tenter de tout contrôler avec des listes, comme les pages et les pages de noms de poissons écrits par Jules Verne dans 20 000 lieues sous les mers. Sans oublier que The Colors Atlassonne simplement bien à l’oreille.

Par conséquent, le clip de Toronaut, déclinant des filtres de couleurs sur des images de la Chine (en rouge), de l’Egypte (en jaune) et de Berlin (en vert) colle parfaitement à ce concept.

«Sans prise de tête»

Et la musique? Il ne faut pas s’attendre à des rythmes endiablés ou des mélodies pop. «L’idée est de s’exprimer artistiquement, mais sans prise de tête. On expérimente, mais on ne veut pas que les gens remarquent que c’est compliqué», dit Frédéric Oberholzer. Pour apprécier les sonorités des Fribourgeois, il faut se placer dans un certain état d’esprit, sans quoi on risque de ne pas embarquer dans ce voyage aux mille tonalités.

A l’avenir, Toronaut va continuer son petit bonhomme de chemin, à son rythme, en sortant prochainement une ou deux chansons en format digital. Mais pour les concerts, il faudra composer avec l’agenda de Manuel Oberholzer, aka Feldermelder, dont les nombreuses activités musicales essaiment en Suisse et à l’étranger, et le job de Frédéric, qui enseigne au Cycle d’orientation de Tavel.

Comments are closed here.