“The bro code!” – Interview

07. Jul. 2014 Comments Off on “The bro code!” – Interview

Un artiste suisse qui sort son album dans son coin, c’est pas nouveau, mais il est toujours aussi frustrant de constater qu’une majorité des gens ne va même pas jeter une oreille sur le merveilleux ‘Hiss’, collaboration des frères Oberholzer. Frédéric au micro nous en dit plus.


Quelle était ton approche en écrivant cet album? Que voulais-tu nous faire ressentir comme émotion?
Nous avons d’abord voulu faire un album acoustique pur avec seulement guitare et voix. Mais dès que mon frère aka Feldermelder a commencé à produire et ajouté plein de petits sons, nous savions à quoi l’album devait ressembler. Ça devait être quelque chose de calme, sans effets bon marché, sans arrangements ‘larger-than-life’. L’album a donc quelque chose d’apaisant. L’auditeur doit s’y engager et la musique ne veut pas forcer les choses. Malgré l’ambiance calme, je ne parle pas trop de choses rassurantes. Nous voulions créer de l’intimité et des chansons qui remplissent un espace avec leur atmosphère.

Le tout a été enregistré en cinq ans ce qui est plutôt long. Tu es un perfectionniste et tu n’arrives jamais à être pleinement satisfait d’un morceau ou c’était le temps que tu avais à disposition qui manquait?
La plus vieille chanson de l’album date d’il y a cinq ans ou plus. Mais on a pas mis cinq ans pour produire l’album. Plutôt un ans. Après le dernier album de Black Cargoes, j’avais écrit des chansons qui s’appuyaient plus sur l’atmosphère que sur des refrains et des hooklines. Et on a vu qu’il fallait une autre approche. J’avais écrit sept chansons quand nous avons commencé avec les enregistrements, la huitième chanson, ‘River Bed’, est née pendant l’enregistrement. Si quelqu’un est un perfectionniste, c’est mon frère. Il a travaillé des mois sur les enregistrements, les arrangements, les sons, et le sounddesigns. Pour la première fois, nous sommes tous les deux très heureux de cet album commun.

On met en avant ta voix et les arrangements electro de ton frère, c’est un vrai travail de duo où personne n’a pris le dessus ou étais-tu quand même le ‘maillon fort’ de ce projet?
J’ai écrit les chansons et les paroles, mon frère les a produites. Il a travaillé surtout avec des instruments classiques, des bruits et des effets. Il n’y a pas tant d’électronique sur l’album. Nous travaillons ensemble depuis longtemps et il n’y avait pas beaucoup à discuter. J’avais mes idées sur des voix et la façon dont les chansons devaient sonner, mais dans l’ensemble, c’est lui qui a simplement arrangé. Et après que nous avions fait deux/trois chansons, il était clair de comment aller sonner l’album. C’est un album commun. Sans lui, je n’aurais jamais accompli quelque chose de si bien.

Je t’ai comparé à Eddie Vedder (oui c’est un truc de journaliste sorry) qui est un pilier du grunge, musique que vous faisiez dans le passé. Qu’est-ce que tu en as gardé de cette période?
J’ai été musicalement socialisé par le grunge. Avant cela, j’écoutais du Michael Jackson et Madonna et un peu de Metallica (ce qui n’est pas si mal non plus). Musicalement, je n’ai certainement plus beaucoup en commun avec du grunge. Si j’ai gardé quelque chose du grunge, c’est que l’aspect artistique est au premier plan et non pas l’économique. Et aujourd’hui, c’est plus vrai que jamais. Pour moi, le succès ne se mesure pas économiquement. Nous faisons toujours de la musique pop dans le sens le plus large, mais nous n’avons pas un moment pensé à la radio ou a un certain auditeur.

Le fait d’écrire une musique plus épurée te rend aussi plus vulnérable et à nu c’était le but recherché?
Avant, je pouvais me cacher derrière toutes les guitares et les drumbeats. Avec Toronaut, il n’y a plus vraiment de possibilité de jouer à cache-cache. Alors, oui. C’était aussi le but d’arriver à une telle musique. J’ai toujours encore le vœu de laisser tomber touts les rituels pop, d’arrêter les poses et de quand même pas mourir de honte sur scène. (rires)

C’est doux et en même temps les atmosphères dégagent un truc fort et intense, à quoi cela tient-il selon toi?
C’est exactement la musique que j’ai toujours voulu faire, mais je ne savais pas comment. J’ai mis du temps pour y arriver. J’ai arrêté de vouloir duper l’auditeur et de vouloir forcer les choses. Et maintenant, je fais de la musique douce, ou en même temps les atmosphères dégagent un truc fort et intense… Merci pour la descriptions d’ailleurs (rires).

Tu as eu pas mal d’excellentes critiques et pourtant chaque fois que je parle de Toronaut, personne ne connaît. Qu’est-ce qui cloche en Suisse au niveau de la visibilité des artistes?

Ça va changer avec cet article ! Ou non? (rires) Il y a tout qui cloche, parce que c’est pas moi qui ai des millions en banque ! Pour dire vrai, on s’en fout. Tant mieux s’il y a quelqu’un comme le Daily Rock qui s’intéresse à nous… C’est une question de promo, d’argent et de pleins d’autre truc qui m’ennuient.

Comme tu as la parole, si tu devais mettre en avant un artiste suisse méconnu et sous-estimé lequel serait-il et pourquoi?
L’incroyable Dimlite!!!!!!!
Et bien sur Feldermelder… “

Daily Rock

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